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20 MINUTES : L'Eventail de Lady Windermere


20 MINUTES : L'Eventail de Lady Windermere
"L'Eventail de Lady Windermere"

La première comédie d’Oscar Wilde, L’Eventail de Lady Windermere, fait planer sur le Théâtre 14 Jean-Marie Serreau (Paris 14e) un petit air « so british ».

Le rideau se lève sur un riche salon, très 19e siècle : un canapé, un secrétaire où brillent de véritables bougies, des tableaux de maîtres et des rideaux luxueux. L’intrigue est simple et, pour tout dire, plutôt banale : un couple, apparemment heureux et amoureux, prospère dans les salons londoniens… Ce tableau idyllique n’est pourtant pas sans ombre : Mr Windermere, le mari, se rendrait très souvent chez une certaine Lady Erlynne - femme dont on ignore tout, si ce n’est la réputation sulfureuse.

Dépassant cette intrigue, la pièce prend rapidement des airs inédits, bien éloignés des comédies de boulevard. L’esprit d’Oscar Wilde et la finesse de son jugement sur la société de son temps sont parfaitement restitués. Le texte est à l’honneur ; on retrouve ici la fameuse citation de l’auteur britannique : « je peux résister à tout… sauf à la tentation ». Hypocrisie, flatteries et médisances se croisent sur scène pour le plus grand plaisir des spectateurs. On y fustige le mariage, les bonnes manières et les usages parfois ridicules de la haute société. « De nos jours, nous avons tant de dettes que les compliments sont les seules choses que l’on offre avec plaisir!»

Les choix de mise en scène y sont pour beaucoup. En optant pour un fond noir pour la scène, Sébastien Azzopardi, le metteur en scène, atténue les frontières entre scène et salle, et crée ainsi une ambiance feutrée, idéale pour révéler le jeu des acteurs. La formule est gagnante. Elisa Sergent, Franck Desmedt et surtout Geneviève Casile sont éblouissants dans leurs rôles respectifs de Lady Windermere, Cecil Graham et Madame Erlynne. Et si l’on craint d’abord un enchaînement trop rapide des répliques, le rythme de la pièce s’impose très rapidement. Les acteurs transportent les spectateurs dans les salons du siècle dernier, leur offrant, sur un air de bonne humeur, entre humour et ironie, un dépaysement assuré. A moins que certaines répliques ne nous renvoient étrangement à la société contemporaine. L’humain serait-il à ce point immuable ?!

Caroline Sainsard - 10 octobre 2006

Metteur en Scène : Sébastien Azzopardi
Auteur : Oscar Wilde / Adaptation : Pierre Laville.
Comédiens: Sébastien Azzopardi (Lord Darlington), Jean-Philippe Beche (Lord Windermere), Geneviève Casile (Madame Erlynne), Franck Desmedt (Cecil Graham), Jean-François Guilliet (Lord Augustus), Jean-Michel Bonnarme (Parker), Aude Sabin (Lady Agatha), Marie-France Santon (Duchesse de Berwick), Elisa Sergent (Lady Windermere).




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