LIRE : Mission Florimont


AUX ECLATS
Un public inhabituel envahit le joli théâtre Tristan Bernard : une majorité de jeunes et même des enfants ayant tout juste atteint l’âge de raison. Depuis l’été, et sans doute pour longtemps, on y donne un spectacle burlesque, farfelu, délirant, intitulé Mission Florimont. Record des éclats de rire à la minute largement battu. Les auteurs de cette farce, Sébastien Azzopardi et Sacha Danino, jeunes eux aussi, avaient rôdé leur recette avec un Tour du monde en 80 jours qui a eu neuf cents représentations.
La mission en question est confiée au chevalier Florimont par François 1er : rabibocher la France avec le Grand Sultan Soliman le Magnifique en évitant la police secrète de Charles Quint. Florimont, dans le civil, est prof dans un collège de banlieue. Les auteurs produisent les anachronismes loufoques à une cadence stakhanoviste. La pièce se situe à mi-chemin entre Hellzapoppin et Monty Python. C’est dire à quel niveau de chez d’œuvre elle se situe. Les auteurs ont d’autant plus de mérite qu’ils ne visent jamais en dessous de la ceinture.
Mais la réussite de ce spectacle doit beaucoup aux cinq comédiens qui se partagent une ribambelle de personnages et sont littéralement épatants. Sébastien Castro joue Florimont et tombe sous le charme ravageur d’une belle rousse incarnée par Julie Victor. Guillaume Bouchède, Erwan Creignou et Olivier Solivèrès sont à leur hauteur, chantent, dansent et changent de voix avec une confondante virtuosité. Et n’oublions pas le vaillant cheval nommé… Jean-Christophe.
Voici donc la mise en bouche idéale avant une saison qui promet du comique plus classique avec l’auteur Eric Assous qui se paiera le luxe d’être simultanément à l’affiche de deux théâtres, l’Oeuvre et le Saint-Georges. Mais l’évènement, ce sera encore une fois l’entrée en scène de Laurent Terzieff, à l’Odéon, dans une très libre adaptation de Philoctète de Sophocle mise en scène pas Christian Schiaretti. Donc aux antipodes du James Bond Banlieusard de François 1er.

Mission Florimont, théâtre Tristan Bernard, 64, rue du Rocher, Paris (8e), du mardi au vendredi à 21heures, le samedi à 18h et 21heures. Jusqu’au 31 décembre 2009.
Philippe Alexandre – Septembre 2009


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