TWENTY MAGAZINE : La dame blanche


Halloween Special : Avez-vous peur de la Dame Blanche ?
Fans du Rocky Horror Picture Show, ce spectacle est fait pour vous ! Partez à la rencontre de la dame blanche, et découvrez la pièce ébouriffante de Sebastien Azzopardi et Sacha Danino !

Halloween approche à grands pas, et nous, chez Twenty, nous avons donné rendez-vous aux personnages principaux de la Dame Blanche, Alyzée Costes et Sébastien Azzopardi, pour discuter trouille, frousse et théâtre.

"Il n'aurait jamais dû aller dans cette maison au milieu des bois.
Il n'aurait jamais dû avoir cet accident.
Et vous, vous n'auriez jamais dû pousser la porte du Théâtre de la Renaissance.
Au théâtre, vous n'aviez jamais eu peur... Jusqu'à ce soir."


« Ce n'est pas moi qui ai choisi la légende de la Dame blanche, c'est elle qui m'a choisi ».

TWENTY : Pourquoi avez vous choisi de vous pencher sur cette légende avec Sacha Danino, votre co-auteur ?

Sebastien Azzopardi :
Ce n'est pas moi qui ai choisi la légende de la Dame blanche, c'est elle qui m'a choisi. Au départ, j'ai voulu raconter l'histoire d'un accident, d'une lâcheté originelle. Un homme qui au lieu de déclarer l'accident cache le corps de sa victime. En racontant cette histoire à mon co-auteur Sacha Danino, il m'a dit "ça me fait penser à la légende de la Dame Blanche" et on s'est rapproché de ce mythe.


TWENTY : Au travers de cette pièce, vous vous êtes rapproché du cinéma...

S.A : Oui, il y a une vraie mise en scène cinématographique. Les codes sont ceux du cinéma et évidemment, nous avons voulu jouer avec. C'est un hommage au cinéma, mais en même temps cela reste du théâtre, parce que l'on joue avec le public. C'est la grande force du théâtre, on enferme les spectateurs et les comédiens dans une même pièce. Et là, quand on voit ça, on se dit qu'il peut nous arriver quelque chose, ce qui n'est pas possible au cinéma.


TWENTY : Vous n'avez jamais eu de refus de la part des spectateurs ?

S.A : Il y a des gens qui ont vraiment peur ! Ils partent avant même le début de la pièce. Le public est bien accueilli, il est attendu par des zombies, et il y en a qui ne supportent pas ça et qui s'en vont... mais ça amuse les autres. Moi, si les gens s'en vont mais qu'ils ont déjà payer leur place, ça ne me dérange pas !


TWENTY : Alizée, vous portez une robe lumineuse, ça doit vous changer des costumes habituels…

Alyzée Costes : Oui en effet, c'est très technique. Quand on a répété, au départ, ce n'était pas évident car c'est moi qui gère ma robe. C'est marrant, surtout, la réaction des gens. C'est un des moments que je préfère ! Ca donne un truc assez incroyable.


TWENTY : Cette mise en scène est plus difficile qu'une pièce traditionnelle ?

S.A : Au départ, c'était plus difficile. Il y a des panneaux qui montent et qui descendent, une tournette, des effets spéciaux, des choses électroniques, d'autres à régler manuellement, donc il fallait s'organiser, trouver des solutions. Ce rythme cinématographique, cet enchainement des scènes... C'était assez jouissif de réaliser ça mais en même temps c'était une source d'angoisse et parfois de nuit blanche... Le but c'était d'investir tout l'espace.


TWENTY : L’histoire de la Dame Blanche est un peu un des grands classiques des histoires d’épouvantes… comment avez-vous fait pour renouveler un peu le script ?

S.A : Au début, je ne me suis pas dit qu'on allait vendre la Dame Blanche... Le mieux c'est de mettre la photo d'Alyzée et de dire "Venez voir le spectacle!". Je plaisante bien sûr. En fait ce qu'on s'est dit, c'était "On va vous faire du cinéma fantastique mais au théâtre. On va vous faire peur mais on va s'amuser à vous faire peur." Je pense que c'est ce qui a plu au public, c'était la force de la pièce, on n'avait jamais vu ça avant. C'est un spectacle qui sort complètement de l'ordinaire.


TWENTY : Alyzée, vous avez repris la Dame Blanche après deux comédiennes, ce n'était pas trop dur de trouver sa place ?

A.C : Non, déjà parce que toute l'équipe a changé. Même si j'ai déjà vu la pièce trois ou quatre fois avec deux autres comédiennes, j'avais un peu mon idée de comment j'avais envie de l'interpréter, donc je ne suis pas du tout partie dans ce que les autres avaient fait avant. En plus, avec les autres, on ne se ressemble absolument pas physiquement. Il y a eu un côté où j'ai fais abstraction de tout ce que j'avais pu voir. On a tous cherché ensemble nos personnages. Cela aurait été plus difficile si j'avais été la seule à changer je pense.

« On s'amuse à se faire peur et puis la seconde d'après on rit d'avoir eu peur, ou parce que son voisin a eu peur ».

TWENTY : Vous avez des retours, vous connaissez le profil des spectateurs ?

S.A : C'est un spectacle qui plait aux jeunes. On a des spectateurs qui ne vont jamais au théâtre mais qui vont voir la Dame Blanche. Du coup, au début, on a eu du mal à capter une audience plus classique, celle qui se rend habituellement au théâtre et qui n’a pas du tout envie qu'on les bouscule, qu'on leur fasse peur etc. Mais, petit à petit, ils finissent par venir. Ils emmènent parfois par leurs enfants ou petits enfants, encouragés par le fait que c'est une pièce où l'on s'amuse beaucoup. On a des jeunes de 9 ou 10 ans aussi. Lorsque l'on raconte l'histoire du grand méchant loup à son fils, on s'amuse à faire peur et l'enfant s'amuse à avoir peur... C'est un jeu ! La Dame Blanche c'est un peu ça. On s'amuse à se faire peur et puis la seconde d'après on rit d'avoir eu peur, ou parce que son voisin a eu peur. Il y a un truc incroyable : si vous êtes un mec et que vous voulez la draguer, elle va se jeter dans vos bras.

A.C : Faudra le mettre sur l'affiche ça !


TWENTY : Comment vous mêlez humour et peur ?

S.A : C'est de la sueur. On raconte l'histoire et puis ça passe... Il faut faire confiance à l’humour et au second degré du public. Il y a des soirs où le spectacle est plus policier, plus thriller, et c'est pas nous qui décidons ça, c'est vraiment le public... Parfois, ils prennent ça avec plus de recul. Nous même, il arrive que l’on s'affole et que l’on se demande pourquoi les spectateurs ne réagissent pas, et puis à la fin, c'est une ovation. Il y a de l'humour, de la peur, de l'amour, du sexe...

A.C : Ne dis pas ça les gens vont être déçus !


TWENTY : Lorsque vous aviez 20 ans, vous rêviez de faire quoi?

A.C : Moi, c'était hier ! J'ai 25 alors bon... J'avais envie de faire du théâtre à 8 ans. J'étais dans « dernier coup de ciseaux » à 20 ans. Une pièce de Sébastien. Je rêvais de théâtre.

S.A : Moi aussi je faisais déjà du théâtre à 20 ans. J'étais déjà à fond dans cette passion, c'est quelque chose souvent qu'on nourrit depuis toujours. C'est quelque chose qu'on ose faire, parfois pas. Je n'ai jamais voulu être pompier, vétérinaire, sexologue...Je voulais faire ça.


TWENTY : En étant le plus objectif possible, en vous regardant jouer, vous pensez quoi de vous ?

A.C : C'est dur ça ! En me regardant je me dis "mais tais toi, tais toi !"

S.A : Moi aussi je me dis ça pour toi !

A.C : Je me dis jamais "Oh ma fille qu'est ce que tu es bien". Je me remet toujours en question, c'st terrible. A chaque fois je demande à Sébastien comment c'était, je cherche toujours à ce que ça soit mieux.

S.A : Quand on est sur un plateau, on est paranos. La parano se développe vite. Il suffit que quelque chose se passe mal pour que l'on se dise qu'on ne nous aime pas...


"Si quelqu'un a son numéro de téléphone je suis preneur !"


TWENTY : Vous y croyez vous, à l'histoire de la Dame blanche ?

A.C : Pas du tout ! Moi je pense que ceux qui la voit on un bon coup dans le nez. Moi petite, on se faisait peur dans le noir avec des copines, on a tous des légendes pour se faire peur mais bon...

S.A : Je ne crois pas à la Dame blanche, mais d'un autre côté comme elle habite à la campagne et que moi j'habite à Paris... Mais si quelqu'un a son numéro de téléphone je suis preneur !


27/10/2017 - Marine Sabourin - Twenty Magazine


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