Menu

FOLLES CHRONIQUES : La dame Blanche


PROMENONS NOUS DANS LES BOIS
Cette nuit là, Malo Tiersen n’aurait jamais dû prendre sa voiture… Il n’aurait jamais dû aller dans cette maison au milieu des bois. Il n’aurait jamais dû avoir cet accident. Et vous, vous n’auriez jamais dû pousser la porte du Palais-Royal. Au théâtre, vous n’aviez jamais eu peur… Jusqu’à ce soir.
La Dame Blanche, vivez l’expérience !
Attendre la nouvelle pièce de Sébastien AZZOPARDI est toujours un véritable plaisir coupable, tant on se délecte à l’avance de découvrir le travail de ce grand Monsieur du théâtre. Et il faut bien reconnaître que le « teasing » de cette Dame Blanche rendait l’impatience encore plus forte.

En pénétrant dans l’historique salle du Palais Royal, le public sait d’ores et déjà qu’il a été bien imprudent de vouloir percer à jour le mystère planant de la Dame Blanche. Les ouvreurs, vêtus d’une longue robe en tissu élimé se font plus inquiétants que jamais, et bientôt des zombies viennent ça et là effrayer l’assistance.

La suite? Il est impossible de parler de cette Dame Blanche à travers une critique classique pour préserver tout le mystère de ce spectacle incroyable, encore jamais vu sur une scène parisienne. Alors parlons plutôt de ceux qui en font le succès, la réussite totale. Il y’a bien sûr en tête le maître AZZOPARDI et le talent qu’on lui connaît désormais. Comme à chaque création, son écriture avec Sacha DANINO est précise, ciselée, inventive. Aucun de leur spectacle ne se ressemble car ces deux-là ont le bon goût de se renouveler sans cesse, quitte à se mettre en danger. En voilà deux qui portent bien leurs noms de « créateurs ». Mais au delà d’un simple spectacle, il y’a un sublime pari, remporté haut la main : celui de rendre cet art parfois désuet du spectacle vivant accessible à tous, sans conditions. La Dame Blanche est un OVNI qui a tous les atouts pour devenir un hit, un spectacle dont on parlera encore dans dix ans, et qui gageons le ne tardera pas à séduire tous les continents. Et pour cause : les passionnés vont découvrir un travail vraiment inédit, les néophytes vont apprendre à aimer le théâtre et les récalcitrants ont redemanderont. C’est un spectacle inter générationnel qui séduit, que l’on ait 7 ou 77 ans. C’est un spectacle populaire digne de ce nom qui ne cède pourtant jamais à la facilité.

Et il y’à dans l’exceptionnelle scénographie imaginée pour l’occasion, une pléiade de comédiens au diapason, ivres de talent et de justesse. En tête la révélation Anaïs DELVA, exceptionnelle dans le rôle des jumelles ALICE-NINA. Si la demoiselle est belle, elle est également aussi parfaite dans ses deux compositions. Son charisme l’emporte à chaque apparition. A ses côtés on peut compter sur l’énergique Arthur JUGNOT, jonglant entre les registres, amusant son auditoire dans des apartés jubilatoires, et nous touchant profondément dans la folie qui le gagne au fil de l’intrigue. Et que dire du tandem GARCIA TACHOIRES, exceptionnels que l’on découvre dans un registre macabre et lugubre qu’on ne leur connaissait pas ! En voilà deux qui savent décidément tout faire. Mais n’oublions pas le reste de la distribution parfaite, avec un coup de coeur pour la jeune Emma BRAZEILLES.

Cette chronique se termine et on à l’impression de ne pas en avoir assez dit, tant ce spectacle est un coup de coeur, un grand coup de poing, un grand coup de maître.

S’il ne faut choisir qu’un seul spectacle à voir dans notre capitale lumière, c’est celui-ci et aucun autre.

LA DAME BLANCHE / Théâtre du Palais Royal

Olivier / 28 Septembre 2015 / FollesChroniques



Nouveau commentaire :

P.S : le webmaster s'autorise à ne pas publier un article s'il ne correspond pas à la Chartre du site.

Spectacles | Tournées | Artistes | Créateurs | Prix, Récompenses | Presse | Compagnie | Partenaires | Livre d'Or | DVD, LIVRE