Le Barbier de Séville est le premier volet d'une trilogie, composée du Mariage de Figaro (1783) et de La Mère coupable (1792) par laquelle Beaumarchais entend ramener au théâtre l'ancienne et franche gaieté, en l'alliant avec le ton léger de notre plaisanterie actuelle. D'ailleurs, l'auteur la met au service de grandes comédies satiriques. Cette pièce offre une savoureuse liberté d'interprétation.
Cette pièce est une charge contre la société Française de l'époque. Le monde des lettres et son goût pour la cabale font les frais des traits d'esprit de Beaumarchais. Mais la principale révolution vient des rapports entre le valet et le comte. Même si la pièce commence instinctivement par une vision de la hiérarchie sociale, une distance de bon aloi puisque Figaro vouvoie son maître et l'appelle monseigneur tandis que celui-ci le tutoie, le traitant comme un roublard et un bouffon. Figaro jure devant son maître et les exigences morales varient en fonction du rang social. Maître et valet sont liés par une complicité inédite, le comte se laisse gruger par les facéties et la frontière entre comique et gravité devient très mince. Si la mise en scène utilise des images théâtrales traditionnelles, elle utilise cependant une épaisseur psychologique qu'elle donne aux personnages. Leur comportement face à l'amour, la possessivité, la convoitise, la critique, la conquête ou le pouvoir ne nous renvoient-ils pas à nos propres vies ! Voilà un spectacle joué avec un bel enthousiasme par une troupe heureuse d'être sur scène. Christian LEBESNERAIS 10/12/03
Cette pièce est une charge contre la société Française de l'époque. Le monde des lettres et son goût pour la cabale font les frais des traits d'esprit de Beaumarchais. Mais la principale révolution vient des rapports entre le valet et le comte. Même si la pièce commence instinctivement par une vision de la hiérarchie sociale, une distance de bon aloi puisque Figaro vouvoie son maître et l'appelle monseigneur tandis que celui-ci le tutoie, le traitant comme un roublard et un bouffon. Figaro jure devant son maître et les exigences morales varient en fonction du rang social. Maître et valet sont liés par une complicité inédite, le comte se laisse gruger par les facéties et la frontière entre comique et gravité devient très mince. Si la mise en scène utilise des images théâtrales traditionnelles, elle utilise cependant une épaisseur psychologique qu'elle donne aux personnages. Leur comportement face à l'amour, la possessivité, la convoitise, la critique, la conquête ou le pouvoir ne nous renvoient-ils pas à nos propres vies ! Voilà un spectacle joué avec un bel enthousiasme par une troupe heureuse d'être sur scène. Christian LEBESNERAIS 10/12/03