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LE PLEBBER : L'Eventail de lady windermere


LE PLEBBER : L'Eventail de lady windermere
L’EVENTAIL DE LADY WINDERMERE
Du classique et du classieux : Oscar Wilde monté dans une belle salle privée. Du monde. Il fait bon, ce qui réchauffe de l’extérieur glacial. « Cette comédie d’Oscar Wilde dépeint les travers de l’aristocratie londonienne avec humour et cruauté. Comme Madame Erlynne, il a tout fait pour appartenir à la haute société anglaise, parce qu’il savait résister à tout… sauf à la tentation! Une pièce brillante, aux répliques savoureuses, à la fois satirique, frivole, poignante et spirituelle »

Mon avis: c’est du théâtre classique (les 3 coups, baisser de rideau à la fin de chaque acte…) dans ce qu’il a de plus agréable. Première des comédies de Wilde, elle s’inscrit dans la moquerie de la haute société londonienne de son temps. (...)

Wilde, sur une trame de théâtre de boulevard, dépeint les moeurs et les hypocrisies de cette société. L’histoire est prétexte à de nombreux aphorismes et la confrontation des individus face à leur morale et leurs passions qui s’entrechoquent. Toutefois l’histoire progresse avec finesse, qui sur un mot, une phrase voire un accessoire, déclenche le quiproquo, l’incompréhension ou les choix (trompeurs ou trompés) des personnages.

Et ce qui ressort de cette pièce, c’est la légèreté. Comme le dit Lord Darlington (au cours de ces nombreux aphorismes) ” la vie est trop importante pour être prise au sérieux”, et c’est ce qui explique qu’outre les passions et les sentiments, le drame se relativise par la raison, par petites touches d’humour, voire parfois par du comique de situation. Ce mélange des genres, associé à l’aspect guindé et précieux de l’aristocratie anglaise (qui se socialise, pour vivre en son époque !), nous place dans cette mise à distance pour mieux en observer le ridicule et les faux semblants, le tout avec élégance… Le texte coule ainsi de manière très fluide et l’histoire prend en intensité au fur et à mesure des actes.

Les acteurs, avant tout, concourent à cet aspect subtil, légèrement dandy pour les hommes, vertueuses ou langues de vipères pour les femmes. Ils excellent dans leurs archétypes de l’aristocratie, avec assurance et détachement. Geneviève Casile et Elisa Sergent font vibrer leurs personnages. La mise en scène, sous des aspects simples, se fait discrète pour mettre en valeur les personnages. Le décor, malgré son dépouillement, reflète parfaitement l’aisance matérielle des protagonistes par des détails bien trouvés, tout comme les costumes d’ailleurs. La lumière et les musiques soulignent le tout, toujours avec subtilité.

En somme, du bon et du beau théâtre. L’intérêt grandit avec la montée de l’intrigue, jusqu’à ce noeud gordien. Azzopardi nous assure une élégante adaptation tout à l’honneur de l’auteur et de sa verve.
Posté par Arnaud jeu 25 jan 2007




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